10 ans déjà : des attentats étaient perpétrés à Paris du 7 au 9 janvier 2015, visant la rédaction du journal Charlie Hebdo, des policiers, des client·es et des salarié·es d’une supérette « Hyper Casher » provoquant la mort de dix-sept personnes et dix-huit blessés. Nos pensées vont à toutes les victimes et leurs familles.
Un édito de Jean-Bernard Geoffroy, président du RAVAD était publié dans la Newsletter du RAVAD au premier trimestre de l’année où il était posé la question « Mais, combien de marches des fiertés républicaines seront nécessaires pour que s’inscrivent dans les faits les valeurs de la République ? ».
Force est de constater qu’aujourd’hui, il nous faut encore défendre la liberté d’expression, le droit au blasphème et lutter plus que jamais contre le racisme, l’antisémitisme et les haines LGBT-phobes qui n’ont cessé de croître dans notre pays.
Voici un extrait de l’édito :
« Notre pays a vécu une tragédie qui nous a intimé la nécessité de nous unir.
Le peuple marchait dimanche 11 janvier, les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité, en étendard.
Nous étions Juifs, nous étions Charlie, nous étions un peuple épris des valeurs humanistes universelles, nous étions Musulmans, Chrétiens, Gays, Lesbiennes, Bisexuels, Trans, nous étions l’autre, puissions l’être encore ;
Mais, combien de marches des fiertés républicaines seront nécessaires pour que s’inscrivent dans les faits les valeurs de la République ?
La démocratie se vit par les libertés individuelles et publiques.
Au terrorisme, nous, citoyennes, citoyens, opposerons les armes de la liberté, notamment d’expression, pour laquelle nous nous sommes engagés depuis toujours, laissant aux pouvoirs publics, la mise en œuvre des réponses sécuritaires sans que pour autant celles-ci ne viennent à remettre en cause nos droits fondamentaux.
Robert Badinter rappelant : « ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. ».
La liberté d’expression : une liberté fondamentale proclamée
par les Articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen :
« Article 10. – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
« Article 11. – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».
par l’Article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui dispose : « Toute personne a droit à la liberté d’expression … ».
Pour autant, la liberté d’expression ne peut être confondue avec la diffamation, l’injure ou la provocation à la haine à raison de l’origine, de l’orientation sexuelle, du handicap, du sexe….
L’Article 10-2 de la CEDH dispose : « L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la Loi, qui constituent des mesures nécessaires dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre ou à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité ou l’impartialité du pouvoir judiciaire ».
La loi du 30 décembre 2004 incriminant et réprimant les propos diffamatoires, injurieux ou provoquant à la haine à raison de l’orientation sexuelle du handicap et du sexe au même titre que les discours antisémites et xénophobes ne vient en rien s’opposer à la liberté d’expression mais bien au contraire à la légitimer.
Nous nous lèverons encore pour défendre la liberté d’expression, telle la liberté de caricature… de même que pour le respect de la dignité des personnes notamment LGBT.
Y-a-t-il un jour d’après !
Espérons en des nuits étoilées, en des jours de paix !!! »